Direction la banlieue parisienne.
Au fond d’une cour, une maison d’architecte. Volumes, vertige, very very beautiful.
Pour parfaire la soirée, nos hôtes ont convié un groupe de jazz. Un rêve.
Un seul problème : j’ai une trachéite persistante avec perte de voix.
Entre orchestre sostenuto et voix sotto voce, le lien avec les êtres humains est fortement compromis. Je laisse donc Benjamin parler pour deux et tente d’assumer, en silence, mon côté potiche. Sourire, clin d’œil, inclinaison de tête, haussement de sourcil, mime. Que de champs d’expression corporelle possibles !
Légèrement au bord du gouffre, je me dirige vers le buffet en pensant fermement m’inscrire au prochain concours Lépine avec une invention géniale : la machine à sous-titrer les êtres humains en live.
Un petit four, deux petits fours – silence - l’orchestre fait une pause.
Aubaine : je peux de nouveau établir le contact avec mes semblables. Je me retourne et découvre une ancienne connaissance non croisée depuis des lustres.
Occasion rêvée. Je rassemble les derniers décibels que je suis capable d’extérioriser :
- Salut Fabrice !
Fabrice sourit un peu gêné :
- Rafraîchis moi un peu la mémoire ; on se connaît, mais d’où ?
…
Une fois la mémoire de Fabrice rafraîchie, nous parlons de connaissances communes ; le sujet de mon meilleur ami vient sur le tapis.
- Aaaaaaah Greg ! Comment va-t-il ? Lui, pour le coup, ça me ferait vraiment hyper plaisir de le voir !
…
En définitive, le silence, c’est plutôt pas mal.