vendredi 17 octobre 2008

T Day

Le jour de mes trente ans, j'avais d'abord décidé de m'offrir de ne pas travailler. Et de ne faire que des choses qui me faisaient plaisir.

Et puis, je me suis dit qu'il serait bien de se souvenir de cette journée. Alors voici, pour la première fois sur ce blog, un récit totalement nombriliste de ma journée d'anniversaire, en images.

Le jour de mes trente ans,

je me suis réveillée en me disant que les choses ne commençaient pas si mal
j'ai ouvert le champagne direct
NON j'déconne ! - on a commencé à boire la veille lors d'une soirée délicieuse - le principe des bons anniversaire c'est qu'ils durent plusieurs jours

j'ai bu mon thé préféré devant un petit mot d'amour

je n'ai pas réussi à avoir un ticket de stationnement de la date de mon anniversaire...
j'ai réussi à avoir un ticket de vélib de la date de mon anniversaire
qu'est-ce que c'est que cette obsession idiote...?

je me suis payée le luxe d'être presque seule dans le lieu qui regroupe habituellement tous les individus de sexe féminin de Paris
et de dire à la vendeuse : oui je prends les 7, merci !

j'ai vu un spectacle équestre
pour changer ;-) j'ai déjeuné dans un lieu tellement rive gauche
une salade à 14,50 euros... j'ai plagié un trentenaire talentueux
sans toutefois égaler le maître
j'ai constaté que Lavazza plagiait les zemblématiques
à quand l'action en justice ?
j'ai été attentive à chaque signe...
ça va passer...
je ne vous dis pas que j'ai pris l'ascenseur de la vie
parce que là on atteint Marc Lévy...
j'ai écouté ma mère me parler de leur week-end à Florence
et j'ai eu envie que ma prochaine décennie m'emmène en Italie
j'ai reçu des preuves d'amour tendres
j'ai reçu des témoignages d'amitié bienveillants
j'ai trouvé un mec qui ressemble à ça devant chez moi et j'l'ai embarqué direct
tu laisses pas passer un cadeau comme ça !
j'ai réussi à avoir un menu de la date de mon anniversaire !
ça aussi ça va passer mais ça commence à être chiant, je suis d'accord ;-)
j'ai soufflé une bougie posée sur les meilleurs sorbets du monde
dans un resto juste en bas de chez nous qu'on avait jamais découvert
Des journées comme ça, ça donne hâte de commencer la trentaine, non ?

jeudi 16 octobre 2008

Le Paradis... un peu plus loin



Au bout de la France, il y a un paradis où les immenses plages blancs











se mêlent aux lagons aux airs de Caraïbes













nous y avons longtemps observé les silhouettes










regardé les oiseaux tourner autour du soleil couchant










parlé, échangé, ri, refait notre monde un peu plus loin

mardi 7 octobre 2008

BDC - Chronique de l'humiliation ordinaire

Un jeune caissier en formation. On lit instantanément concentration extrême et embarras certain devant ces flots incessants de produits à scanner. Très appliqué, il n’a pas l’habileté des « habitués » qui l’entourent. Un responsable bedonnant se place derrière lui :
- NON mais NON tu vois bien que ce n’est pas ça !
- NON, passe le comme ça, tu vois bien que ça va beaucoup plus vite.
Le responsable bedonnant, compatissant :
- Excusez nous Madame mais il est nouveau alors vous savez c’est du travail pour nous à former.
- Excusez nous Monsieur, c’est un peu lent, je sais, mais il faut bien qu’on lui apprenne…
- Plus fort : L’attente va être un peu plus longue ici, vous pouvez aller à côté.

Au bout de 5 minutes de queue, j’arrive devant le jeune homme appliqué.
- Bonsoir.
Le jeune dit bonsoir, sans lever la tête.
L’autre continue sa rengaine
- NON NON, pas comme ça. C’est pas compliqué. Voilà !
Courses payées, sacs chargés, je cherche le regard du jeune et lui dit « Bon courage » (il lui en faut…)
Le responsable bedonnant répond :
- Ah merci madame, parce que vous savez, c’est pas de la tarte…!

jeudi 2 octobre 2008

Les Echos

Jeudi matin, escapade à la Basilique de Vézelay encore nimbée de la brume du matin (ou d'une présence divine encore dans le brouillard… ?)
Portail, avant-nef, nef…
Entrée dans l’un des plus beaux monuments religieux du monde

Le chant des franciscains et franciscaines résonne sous les voûtes bicolores (étrangement proches de celles de Cordoue… mais c’est un autre sujet)

Atmosphère solennelle, émotion palpable, les religieux chantent à trois voix leur propre office
Puis les chants laissent place à l’homélie
On tend l’oreille : « Seigneur, Donne nous la foi… »

« Seigneur, Aide nous à surmonter les épreuves des temps présents et notamment, la grave crise financière qui s’étend de Wall Street au monde entier. Protège les pays occidentaux frappés au plus profond de leur économie et de leur société. Aide les entreprises à s’extraire de situations cruciales, Aide les à regarder en avant et à affronter un cycle économique troublé. »

mardi 30 septembre 2008

BDC - Enjeu dramaturgique et social de l’inversion des rôles…*

Un jeune asiatique à la caisse. Il sourit aux clients et donne des conseils vifs à ses collègues à la criée.

Il a sans doute 20 ans, il en fait 15.

Une dame se présente à la caisse. Blanche-Bourgeoise-Blond-Dessange-caban-carré-Hermès.

Elle a sans doute 50 ans, elle en fait 60.

Oui, elle a la carte Monoprix. Non, elle paie par chèque. Une pièce d’identité, je sais.

Le jeune-asiatique-caissier-en-herbe examine consciencieusement les documents qu'elle lui tend, relève la tête après quelques secondes. Sérieux :
- Où votre titre de séjour vous a-t-il été délivré, Madame ?


* ...maîtres-valets. Intitulé de mon cours de lycée sur Marivaux

samedi 13 septembre 2008

Versailles délire 2008

























© FC (merci)

jeudi 11 septembre 2008

New York délire 1978

Dans New York Délire, le grand Rem Koolhas s'interroge sur la naissance de Manhattan et consacre plusieurs paragraphes à la naissance de l'ascenseur, outil indissociable de la Grosse Pomme. Et, avec l'ascenseur, son arsenal de crans de sûreté pour l'empêcher de s'écraser. Préserver la ville de tous les risques.
Il conclut :
"Manhattan est une accumulation de catastrophes en puissance qui ne se produisent jamais"



mercredi 10 septembre 2008

Laisser entendre

Je ne peux pas encore faire découvrir mon émerveillement musical et scénique de l’été sur ce blog (l’album n’est pas encore sur Deezer). Donc je dois passer par les mots pour le transcrire.

Music Hole est un pur bijou d’inventivité ; un métissage d’influences musicales, de rythmes, de tonalités à la fois étranges et réjouissantes.
Music Hole en live surpasse toutes les scènes que j’ai pu voir depuis longtemps.
Sur les hauteurs de Fourvières, nous avons assisté à un concert… sans instrument…
Sept choristes et bruiteurs synchronisés au millième de seconde. Et comme chef d’orchestre et cantatrice, une fille de trente ans, décomplexée, à l’aise avec son corps et avec toutes les tessitures de sa voix. Elle danse, bouge, grimace, singe, plaisante… Une virtuose stakhanoviste.

Une jubilation spontanée s’empare des 4000 personnes présentes. Une envie incompressible de danser, de chanter, de rire…

Semblable à celle ressentie un jour dans une église baptiste où toute l’assemblée chantait du gospel. L’émotion nous avait pris aux tripes et émus jusqu’aux larmes.
Lors de cette soirée lyonnaise, le Gospel était with no Lord.
Il ne doit donc pas être la seule origine de la ferveur partagée dans ces moments de communion intense.

jeudi 4 septembre 2008

Chez nous

A l'heure où nous projetons de changer peut-être d'appartement (c'est pas encore fait...) je ne peux m'empêcher de poster 4 ans de photos de la vue de notre appart (prise par Benjamin).
4 ans de chocs esthétiques divers : lumières, couleurs, couchant...
Si vous connaissez plus grand avec la même vue, on est partant !























samedi 16 août 2008

Avedon, le maître

Pas de couleur, pas d'artifice, pas d'accessoire... Juste un fond blanc et des visages inoubliables, marqués par le temps, par les soucis, par les difficultés de la vie.
Les protagonistes de la série In the American West sont ceux qui n'intéressent personne d'ordinaire. SDF, caissière, ouvrier sur les gisements pétrolifères, etc.
Quel discours sur les pauvres, les sans grade est-il encore pertinent après ces images qui disent tout sans mot dire ?




On dira juste deux mots : allez y ! Le plus grand virtuose de la photo est au Jeu de Paume jusqu'au 27 septembre.


jeudi 7 août 2008

Parfois un bon dessin remplace tous les discours



Alors merci Pénélope Joli-Coeur !
Sauf que moi c'était pas un Yukulélé :-)))

Priorités ?

Au café d'en bas de chez nous (toujours le même) :
Deux femmes - cinquantaine-frôlée-vie-pro-passionnante-mais-stoppée-prématurément-pour-cause-de-maris-riches, discutent à la table à côté de nous. Voisins de quartier, voisins de tables et abonnés au même bar, nous entamons une conversation :
(.......)
- Et vous, Amélie, vous faites quoi dans la vie ?
- Je travaille au Château de Versailles
- collectif entousiaste : Wouahhhhhh !!!
(ça marche à tous les coups)
- Je fais partie de l'équipe qui organise les spectacles, ballets, pyrotechnie, grandes eaux... Sylvie Guillem, Bartabas, Jeff Koons...
- collectif emballé : MAIS C'EST EXTRAORDINAIRE !!!! Et vous travaillez à quel endroit ? Dans le Château ?
- Dans les Jardins, un bâtiment qui surplombe le Bassin de Neptune, d'où on voit le Grand Trianon
- collectif en extase : MAIS C'EST FABULEUX !!!
- Oui j'ai beaucoup de chance. Mais en ce moment c'est pas mal de travail aussi...
- Ah oui, ça se passe surtout l'été. Mais alors vous allez partir quand pendant ces deux prochains mois ?
- Je ne pars jamais l'été, je suis forcément ici entre juin et septembre
- collectif refroidi : Mon Dieu, il faut vite changer de job...

dimanche 27 juillet 2008

Contraste et Densité


Il y a vraiment des journées qu'on préférait ne pas vivre ; passer vite à la case d’après grâce à un coup de dés chanceux.
« Passez à la case 19 JUIN »

Puis, au détour de ce jour noir, la vie nous fait un grand clin d’œil.
Un double SIX.
Une personnalité surgit HORS CADRE, hors cour, hors show.

S’extraire du cadre. Entrer dans son monde en noir et blanc.

Bloquée à la case PRISON, on n’a plus rien à perdre.
Et on (se) lance : « Je suis tellement admirative de votre travail »

Et là, l’homme le plus talentueux de l’assemblée répond modestement et engage une conversation sur son œuvre.

Aller directement à la case « CHANCE ».

mardi 15 juillet 2008

Un long dimanche de fiançailles



Rien n'est si doux qu'un déjeuner sur l'herbe et un dimanche à la campagne

lundi 7 juillet 2008

Tu verras ma chérie...

Elle m’avait dit :
« Tu verras, ma chérie, entre 25 et 35 ans, comme les années sont belles et importantes »



Des situations simples sources de bonheur intense







Des impressions de sérénité familiale ; sélection volontaire de relations indispensables







Des affections nouvelles, en devenir, qu’on a hâte de tisser davantage






Des relations de travail qui deviennent de véritables attachements








Des événements majeurs, initiés, annoncés, en organisation






Des liens plus forts que ce qu’on veut le laisser paraître dans la pudeur de l’adolescence






Des personnes qu’on aimerait avoir toute la vie pour connaître







Comme elle avait raison !
Elle oubliait seulement que les années seraient toujours moins belles parce que je ne pourrais pas lui raconter chacun des bonheurs qu'elle avait prédits.